Histoire

La morne plaine fut pour la Savoie le lieu d’une grande victoire. Célébrons donc aujourd'hui cet autre 18 juin dont Henri Dénarié rêvait de fêter le bicentenaire.

Les Français ont su combien être vaincu et occupé était chose douloureuse. Ainsi devraient-ils comprendre les souffrances que la Savoie supporta de 1792 à 1814. Et bien piger combien Waterloo fut ici une joie, comme 1945 pour tous les Européens. C’est que, de 1792 jusqu’au 18 brumaire, la Savoie connut un temps de férocité incroyable. Les innombrables exactions, dont les pillages par les biens nationaux qui servirent notamment à récompenser la cinquième colonne savoyarde, continuèrent ensuite durant le consulat et l’Empire – d’opérette.

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Apprendre le passé de son lieu de vie est concernant pour les élèves, mais ce n'est pas au programme. L'éducation nationale finira-t-elle par le comprendre en y intégrant l'histoire régionale ?

Depuis l'annexion de la Savoie à la France en 1860, la question de l'enseignement de l'histoire de Savoie dans les établissements scolaires des deux départements savoyards a été lancinante et récurrente, que ce soit à des fins purement scientifique et pédagogiques, ou à d'autres fins plus politiques. Si cette question se pose et revient sans cesse chez ceux qui s'intéresse à l'histoire et à la culture savoyarde, c'est parce qu'elle est pertinente : la Savoie, ancienne principauté médiévale héritière du royaume de Bourgogne, devenue au XVIIIe siècle le royaume de Piémont-Sardaigne n'a aucune histoire « nationale » commune avec la France avant 1860 (hormis l'épisode révolutionnaire et napoléonien de 1792-1814). Hugues Capet, Philippe-Auguste, Philippe le Bel, Louis XI, Louis XIV et Louis XVI n'ont jamais régné en Savoie. Jeanne d'Arc n'a pas libéré la Savoie des troupes anglaises : ce n'était pas la peine. La construction et le renforcement de l'Etat monarchique français ne concerne pas la Savoie...

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Archéologue de la Maurienne, René Chemin a recensé tous ses vestiges. Il en a lui-même trouvé beaucoup alors que la vallée subissait une multitude de saccages. Interview d'un retraité toujours actif. 

Depuis les années 1960, René Chemin scrute la Maurienne et découvre ses vestiges archéologiques. Un travail colossal réalisé par cet autodidacte qui a largement contribué à la connaissance de sa vallée. En témoigne Archéologie de la Maurienne, livre publié l'année dernière pour les travaux de la société d'Histoire et d'archéologie de Maurienne. Un recueil de découvertes qui permet de remonter le temps d'une terre à l'histoire multi millénaires. Ce livre dénonce par ailleurs les saccages archéologiques que connait une Maurienne négligée par les services administratifs de l'archéologie qui laisseraient nombres de chantiers détruire des sites. René Chemin soulève également la problématique posée par les détectoristes, ces amateurs qui accumulent des trouvailles que l'administration ne veut pas voir, bien qu'elles puissent éclairer notre passé. Surtout en Maurienne où ils seraient quasi les seuls à chercher, avec René.

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L'avion du lac, le documentaire d'Anja Unger sur ce coucou nazi qui s'est crashé dans le lac du Bourget en 1943, passe ce soir dans La case de l'oncle doc. Avis aux couche-tard.

Le 30 mars 1943, un Focke Wulf 58C de la Wehrmacht, parti de Bron en banlieue lyonnaise avec quatre soldats à son bord, s’abîme au nord du Lac du Bourget. Plus précisément au centre d’une ligne entre St Gilles et Chatillon. Deux allemands arriveront à s’extraire et, recueillis par des pêcheurs de Conjux, seront même hébergés chez l’habitant. En récompense le Reich, dans sa grande mansuétude… libérera quatre prisonniers de guerre du village. « La première fois que j’ai entendu parler de cet avion allemand, je me suis dit : Qu’est ce que c’est que ça ? C’est le Loch Ness du Bourget cette histoire ?, raconte la réalisatrice Anja Unger. Mais, en discutant avec les gens de la région, j’ai su que les faits historiques avaient existé. C’est ce qui m’a donné envie de faire le film. ». C’est donc en remontant patiemment les pistes de cette petite histoire dans la grande que cette Allemande, aujourd’hui installée sur les rives du Bourget, a rencontré les acteurs de l’époque, ou à défaut leurs familles, et leurs souvenirs.

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La polémique sur la réalité des combats du maquis de Glières est relancée par le livre de Claude Barbier. Le général Bachelet se pose en gardien d'un mythe n'ayant pas besoin de grande bataille. Interview.

« Tout le monde en est resté à la légende », nous disait Claude Barbier après avoir soutenu sa thèse sur le maquis de Glières (voir ici). Le genre de propos qui fait monter dans les tours notre invité du jour, le général Jean-René Bachelet, président de l'association des Glières et ancien chef de corps de l'historien au 27e BCA d'Annecy, ce bataillon ayant repris la fameuse devise des résistants savoyards : vivre libre ou mourir. Son ex soldat Barbier est aujourd'hui sous les feux de l'actualité historique, car sa thèse est devenu un livre, édité par la fameuse maison Perrin en partenariat avec le ministère de la Défense. De quoi donner de l'aura à un travail qui nous redit que la bataille de Glières n'a pas eu lieu, en provoquant une polémique historico-médiatique (voir ici, ici ou ). Au grand dam de Jean-René Bachelet qui déplore que l'on s'attaque, sans nouvelles cartouches, à un mythe fondateur de la France de l'après guerre. A lui de défendre son avis.

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Fred est allé à Aix-les-Bains pour le déjeuner de presse du documentaire L’avion du lac. Une histoire de coucou nazi échoué sous les eaux du Bourget qui s’est révélée plus attractive que la pintade.

« Salut mec, prescription ça t’intéresse une histoire d’avion nazi qui dort au fond du Lac du Bourget depuis 70 ans ? » Le genre de message qui vous sape une journée grise dédiée au visionnage d’un vieux Verneuil en noir et blanc avec Belmondo et Ventura et à l’intégrale de la saison 1 de Californication. Mais voilà, sales n’écoutant que ma dévotion pour la Kommandantur de La Voix, me voici lancé à travers les brumes blafardes d’une matinée d’octobre en direction d’Aix-les-Bains. Là, sur le quai principal du Grand Port, une brochette de la délégation de France 3 Rhône-Alpes m’accueille avant l’embarquement à bord de l’Hydra’Aix, pour un point Presse sous la forme d’un déjeuner. Au menu : le documentaire L’avion du Lac, co-produit par la chaine publique et la bien nommée société Cocotte minute productions. De quoi se mettre en appétit.

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Le 7 septembre, cost en 1706, doctor le prince Eugène corrigeait le Roi-Soleil. Un événement occulté par l’Education nationale que l’on fête aujourd’hui au Piémont. Henri ne manqua pas de célébrer.

En 1703, la guerre de Succession d’Espagne est une question épineuse pour Victor-Amédée II, époux d’Anne-Marie d’Orléans - nièce de Louis XIV - et dont les deux filles étaient l’une reine d’Espagne, l’autre, de Francie. La rupture avec Louis XIV pour s’allier avec l’empereur Léopold Ier entraîne une nouvelle invasion de la Savoie par les Franciens. Et le 11 décembre 1705, la forteresse de Montmélian capitule. Les franciens la détruisent puis donnent une grande fête à Versailles. Devant la reproduction du fort, Louis XIV, monté sur un tabouret, dit en parlant de nous : « Ils se sont défendus comme des Savoyards ! » Mais un des nôtres va lui donner une leçon méritée : le prince Eugène de Savoie (voir ici). Au sein de l’Empire, il commande ses troupes en Italie. Et l’un des plus grands généraux que la terre ait portés va se rappeler au bon souvenir de Louis, qui avait refusé avec arrogance ses offres de service alors qu’Eugène sortait de l’adolescence.

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Chaque tentative de supression de la Cour d'appel de Chambéry s'est vue opposer le traité de Turin qui la rendait impossible. Retour sur un feuilleton judiciaire dont semble débuter un nouvel épisode.

Rappelez-vous, c’était il y a six ans. Un processus de refonte de la carte judiciaire avait remis en question l’existence de la Cour d’appel de Chambéry. L’idée du ministère de la justice était d’avoir une seule cour par région. Les cinq barreaux savoyards avaient alors mis en avant leurs particularismes, comme les difficultés de déplacement des justiciables en raison du relief et la particularité des affaires traitées (liées aux stations de sports d’hiver ou aux passages de clandestins et de marchandises). Il y avait aussi un aspect juridique spécifique à la Savoie que chacun revendiquait, un texte presque surgi du fond des âges : le traité d’annexion de la Savoie. Selon nos avocats, il garantissait le maintien d’une cour d’appel à Chambéry. Sa suppression avait d’ailleurs finalement été écartée. Mais aujourd’hui, un rapport du Sénat recommande à nouveau une régionalisation des cours d’appel, et c’est cette fois le procureur général de Chambéry qui ressort le traité pour défendre sa cour. (voir ici). Comme pour entamer le nouvel épisode d’un feuilleton plus que centenaire.

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En 1860, une délégation savoisienne se rendit à Paris pour obtenir, entre autres, l’assurance de garder la cour d’appel à Chambéry.

Mars 1860 : l’annexion de la Savoie à la France approche à grands pas. Les élites savoisiennes, comme on les appelle alors, souhaitent obtenir des garanties avant d’accepter de devenir françaises. Il est donc envoyé en urgence à Paris une délégation de quarante et un notables. De son côté, Napoléon III désire rencontrer des interlocuteurs savoisiens afin de renforcer l’adhésion à la France. Il s’ensuit une négociation, qui a gardé l’appellation de pollicitation (c’est-à-dire offre de conclure une convention). Les délégués sont accueillis « avec tout l'apparat que l’étiquette réserve aux seuls ambassadeurs », d’après l’historien Victor de Saint-Genis. L’un d’eux déclare à l’impératrice Eugénie son espoir que « le plus beau des monts (ndlr : le mont Blanc) reçoive la visite de la plus belle des souveraines », ce à quoi elle répondit que ce monsieur avait acquis la galanterie française.

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Il mène la chasse aux utilisateurs de détecteurs de métaux et a vu dans notre interview d’Hannibal 73 un éloge du pillage. Entretien avec Jean-David Desforges, clinic président de l’Happah.

A la fin de l’année dernière, prostate une de nos interview a suscité une polémique. Un dénommé Hannibal 73 y présentait une pièce allobroge rarissime, découverte à l’aide d’un détecteur de métaux (voir ici). Des archéologues s’en sont indignés, considérant cette trouvaille comme un pillage patrimonial. L’historien André Palluel-Guillard a alors publié une tribune où il déplorait que la légalité incite en ce domaine à l’illégalité (voir ici). Et la polémique repartit de plus belle, avec un dialogue de sourds interminable dans notre espace commentaire entre les partisans de la détection et les défenseurs d’une législation qui la réprime quand il est question d’objets archéologiques. Parmi eux, des représentants de l’association Happah (Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique) qui avait par ailleurs publié sur son site deux billets dénonçant un « éloge du pillage » (voir ici et ). Un point de vue qui nous a incité à interroger leur auteur, Jean-David Desforges, le président de l’Happah.

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