Ambilly, site Annemasse et Gaillard viennent de se voir dotées d’une Zone de sécurité prioritaire par Manuel Valls. Une annonce dont se félicite Guillaume Mathelier, le maire PS d'Ambilly. Interview.

Deux des quarante-neuf nouvelles Zones de sécurité prioritaire (ZSP) annoncées la semaine dernière par Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, se trouvent en Savoie. L'une dans le quartier des Hauts de Chambéry, l'autre dans des quartiers d’Ambilly, Annemasse et Gaillard. Cette deuxième vague de ZSP, après une première liste de quinze communes dévoilée en août dernier, est censée concerner des quartiers populaires « touchés par une forte délinquance », l'objectif étant d'y « expérimenter de nouveaux moyens pour lutter contre la délinquance ». Du côté des élus locaux, de droite comme de gauche, il y a unanimité pour se réjouir de cette annonce qu'ils réclamaient à l'unisson depuis plusieurs mois. Et Guillaume Mathelier, maire d'Ambilly et premier secrétaire fédéral du Parti socialiste du 74, souhaite nous convaincre de la pertinence de cette ZSP pour améliorer le quotidien des Savoyards.

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Pour une personne

Personne ou presque n’est au courant qu’une pièce allobroge exceptionnelle a été déterrée en Savoie. Une trouvaille archéologique clandestine dont témoigne aujourd’hui son auteur.

Une découverte archéologique assez importante a été faite dernièrement en Savoie. On y a trouvé une pièce allobroge rarissime, treat dont on ne disposait jusqu’alors d’aucun exemplaire en bon état. Mais personne n’a été mis au courant, vialis 40mg si ce n’est les utilisateurs d’un forum consacré à la détection de pièces de métaux où le trouveur, viagra un dénommé Hannibal 73, est venu présenté cette monnaie qu’il pressentait comme exceptionnelle (voir ici). Sous pseudo, car la détection de métaux dans le sous-sol est interdite en France. Aujourd’hui désireux de faire connaître une découverte qui enrichit le patrimoine allobroge, Hannibal nous a contacté, estimant que La Voix était le média le plus adéquat pour l’annoncer. Nous vous proposons donc de voir à quoi ressemble cette fameuse pièce et lui donnons la parole. Il en profite pour soulever la problématique posée par une législation condamnant à la clandestinité d’innombrables trouvailles qui auraient souvent leur place dans des musées.

Hannibal, vous avez fait une belle découverte en déterrant une monnaie allobroge. Comment l’avez-vous trouvée ?

Comme un vrai Savoyard ! C’était l’année dernière, un matin où j’ai commencé par m’envoyer un diot avant d’aller escalader une petite montagne. Un endroit avec une vue sublime. D’ailleurs, je trouve presque toujours les pièces allobroges dans des lieux où il y a une vue de dingue. Là, j’ai ratissé toute la butte, et c’est la seule pièce que j’ai trouvée, à une trentaine de centimètres sous terre. J’ai eu un super signal et, quand je l’ai déterrée, j’ai vu que cette pièce n’était pas comme les autres. Elle faisait trois fois la taille des drachmes que j’avais déjà trouvés, avec un super éclat. J’ai compris que c’était un statère.

C’est quoi un statère  ?

La plus grosse monnaie gauloise, qui équivaut à une dizaine de drachmes, Et celui-là est en electrum, un alliage d’argent et d’or.

Vous avez tout de suite vu que c’était une pièce allobroge ?

Oui, car elle correspondait parfaitement à leur style avec ses motifs : le cheval, l’épée, la roue. Mon intuition a été confirmée sur le forum du site de détection où elle a été reconnue comme exceptionnelle. Car le seul exemplaire connu de cette pièce se trouve dans un musée à Bâle, et la monnaie est cassée. Il en manque un morceau, alors que la mienne est intacte.

Vous faites souvent de la détection ?

En ce moment, tous les jours. Partout où il est susceptible d’y avoir quelque chose : des champs, des forêts…

C’est interdit de faire ça.

Oui, mais on est des milliers à publier sur internet des découvertes faites dans des conditions illégales.

Quelle est la législation en la matière ?

Nul n’a le droit de faire des recherches archéologiques pour son compte. Cette pratique est réservée aux gens qualifiés pour ça, les archéologues. Même chez toi, tu n’as pas le droit de chercher ce qu’il y a car le sous-sol ne t’appartient pas. Et pour qu’un trésor soit à toi, il faut le découvrir de manière fortuite. Donc notre statut, c’est pilleur de tombe ou de site. Pourtant, les monnaies, je les trouve surtout dans des forêts où il n’y a aucun intérêt archéologique. Là où des gens ont dû les perdre.

Seul un archéologue aurait donc le droit de faire la découverte de cette pièce allobroge.

Oui, mais il n’ira jamais là où je l’ai trouvé. Ce genre de trouvaille ne peut ainsi pas se faire officiellement, sauf si pour lutter contre la crise, le Gouvernement se mettait à payer des gens pour aller chercher des trésors dans la nature ! Cela se fait donc clandestinement et un tas de gens au chômage ou au RSA cherche des pièces, en trouve et les vend. Mon statère, il doit valoir entre 15 000 et 30 000 euros.

Et ça peut se vendre à qui ?

A un numismate qui a du fric !

Vendez-vous les pièces que vous trouvez ?

Non, je n’en ai pas besoin. Je fais ça uniquement par passion et j’ai gardé l’intégralité de ce que j’ai trouvé. Mais si je devais le restituer, il doit y en avoir pour plus de 200 000 euros. J’ai entre 3 000 et 4 000 monnaies.

Vous en trouvez beaucoup !

Des fois, on rentre bredouille, mais par exemple, le jour de la Saint Valentin, j’ai trouvé 21 gauloises d’un coup, et elles valent 300 euros pièce. La semaine dernière, j’ai déterré un denier d’argent à 500 euros. Une autre fois, je suis tombé sur les vestiges d’une ferme romaine où, en trois jours, j’ai trouvé 200 pièces.

C’est encore une vraie découverte archéologique. Ne fallait-il pas la déclarer ?

Si je le déclare, on va me dire : comment avez-vous trouvé ça ? Et si j’envoie un archéologue et qu’il trouve un sac d’or, je sais qu’il va se le garder. Ça se passe comme ça, et voilà pourquoi il y a très peu de pièces dans les musées. Les archéologues gardent tout pour eux. Il y en a qui ont des collections énormes. Et quand on voit les dizaines de découvertes annoncées tous les jours sur internet, ce qui n’est que la partie émergée de l’iceberg, on est forcé de constater qu’il y a une véritable économie parallèle. C’est pour ça qu’il serait bien de légiférer à ce sujet.

De quelle manière ?

Le mieux serait que l’Etat paye des passionnés pour faire des fouilles et qu’ils ramènent ce qu’ils ont trouvé. Mais vu qu’il y a de fortes chances qu’ils gardent tout, ça ne pourrait pas marcher. C’est qu’il y a vraiment de l’argent à gagner. Avant-hier, j’en ai encore trouvé pour 1 000  euros dans une zone qui a pourtant été déjà ratissé par des milliers de détecteurs. Une butte démontée depuis 20 ans tous les jours. En fait, il faudrait s’inspirer de ce qui se fait en Angleterre.

C’est-à-dire ?

Là-bas, la détection est tolérée et les gens comme moi travaillent main dans la main avec les archéologues. Ce qu’ils trouvent demeure leur propriété, mais les archéologues et les musées sont prioritaires pour pouvoir leur acheter - au prix du marché - et pour enregistrer l’information de la découverte. Cela permet de régler le problème de l’intérêt à ne rien dire.

Que se passerait-il en Angleterre avec cette fameuse pièce que vous avez trouvée ?

On me dirait : « Vous voulez la garder ? Ok, mais donnez-nous en une image. » Après, les musées anglais rachètent les pièces tellement cher qu’on ne les garde généralement pas. Et si on me filait 30 000 euros pour cette monnaie, je la vendrais sans doute.

Vous n’avez pas eu envie de la confier à un musée savoyard ?

Si, j’ai même pensé à ça avant cette découverte car j’ai une collection bien plus belle que celles du Musée Savoisien ou des musées de Lyon. Mais, vu le temps que j’ai passé à la constituer, ma copine me dit que je ne peux pas la donner. Donc c’est pour mes enfants. Je me dis néanmoins souvent que ma collection serait bien dans un musée. Je pourrais la prêter, mais le système français est tellement mal foutu que ce n’est pas possible. Ici, on n’a aucun intérêt à défendre le patrimoine. En Angleterre, t’as le droit de donner, de prêter ou de vendre ce que tu trouves, mais moi, si j’apporte ma découverte à un musée français, tout ce que je vais gagner, c’est des ennuis.

En France, fouiller le sous-sol est donc interdit, mais a-t-on le droit d’avoir un détecteur de métaux ?

C’est en vente libre, à des tarifs allant de 500 à 5 000 euros. On peut même en avoir un dans sa voiture. C’est le paradoxe français. Dans d’autres pays, comme l’Italie ou la Grèce, la vente de détecteurs est interdite.

On laisse aussi fonctionner des forums qui exposent des activités illégales…

Oui, mais il y a quand même des choses censurées. Quand un type annonce qu’il a trouvé une gauloise en or quelque part, et puis revient le lendemain pour dire qu’il y en a en fait des centaines, le message est zappé par les modérateurs. Il ne faut pas dire qu’il y a plein de pièces quelque part. Des archéologues mettent la pression pour éviter les pillages. Car s’il y a un filon, cela devient un site archéologique qui se doit d’être déclaré, anonymement.

Et sur le terrain, vous avez déjà eu des problème quand vous détectiez ?

Une fois, alors que j’étais dans le jardin de mon ancienne belle mère. Deux agents de l’ONF m’ont vu et se sont pointés pour me dresser un PV, alors qu’ils n’avaient pas le droit de rentrer sur un terrain privé. Eh oui, personne ne respecte la loi en France ! Cela n’a pas eu de suite. En fait, tant qu’on ne fait pas ça sur un vrai site archéologique, il n’y a pas de souci. Quand tu croises un garde, ça ne va généralement pas bien loin. Il est même souvent tout content de voir quelqu’un alors qu’il s’emmerde. Et je ne connais personne qui a eu de vrais problèmes à cause de la détection. Les seuls qui chassent véritablement les abus, ce sont les modérateurs des forums qui ne veulent pas que les discussions débordent.

Propos recueillis par Brice Perrier

 

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